Imagines un instant le monde sans la croix de Jésus.
Il n’y aurait pas d’église dans aucun quartier d’aucune ville d’aucune région de ce pays. Pas de cathédrale, pas de paroisse. Pas d’église réveillée, éveillée, born again, reborn again, donc pas de bruit assourdissant la nuit de chants de délivrance ou de miracle. Il y’aurait environ 10 canaux libres sur les 90 chaines que mon câbleur donne, y inclus TB Joshua. IL n’y aurait pas de TB Joshua, pas d’assemblées remplis à craquer espérant et scandant au miracle à la demande. TB Joshua serait probablement revendeur dans un marché de Lagos, comme le pasteur du canal 11 de mon câbleur qui continuerait à vendre les arachides dans sa brouette au marché de bonamoussadi.
Il n’y aurait pas de prêtres, pas de pasteurs, pas d’évêques ni cardinaux, pas de papes. Pas de toges, pas d’étoles violettes ni vertes sur des soutanes blanches. Pas de messes ni de cultes. Les enterrements se feraient beaucoup plus vite, pas d’homélie, juste les témoignages, à la limite des prières aux ancêtres ou au Dieu des ancêtres suivant nos rites traditionnels.
Il n’y aurait pas de sacrements, pas de mariage en robe blanche a l’église, pas de costume ni de belle robe pour les sacrements de baptême, de communion et de confirmation, pas de fêtes dans les maisons avec les familles réunies autour de somptueux repas pour célébrer ces sacrements. Il n’y aurait pas de chorales, pas de groupe de prière, pas de dames apostoliques, pas d’anciens d’églises, pas de recollections, pas de retraites, pas de veillées, pas de week-ends surbookés par les activités paroissiales des temps pascal et de l’avent. Il n’y aurait pas ces chorales qui occupent tant les soirées et les weekends des grand-mères délaissées pas leurs enfants adultes, et laissées à elles-mêmes dans les grandes villes ou toutes seules dans les villages reculés des zones rurales. Il n’y aurait pas la CARITAS et les mouvements de solidarité avec les bénévoles qui assistent les personnes désœuvrées et abandonnes dans les quartiers pauvres, les prisons, les hôpitaux. Il n’y aurait pas AD LUCEM, pas l’hôpital BETHEL, pas les hôpitaux catholiques et protestants, pas de personnels constitués des bonnes sœurs bienveillantes pleines de l’humanité que nous décrions absentes ailleurs. Il n’y aurait pas de structures religieuses prenant soin des personnes âgées, des orphelins, des lépreux dans les contrées que le commun des gens ne connaît même pas. Il n’y aurait pas de structures récupérant les orphelins et bébés abandonnés à eux-mêmes, pas d’orphelinats ou les âmes de bonne volonté pourraient de temps en temps exprimer leur charité en faisant des dons pour se faire bonne conscience ou sincèrement pour acte de charité. Il n’y aurait pas d’onction de malade, pas de sacrement de la fin que l’on ferait prendre à nos parents ou nos proches pour avoir l’impression que nous avons fait tout notre possible pour qu’ils aillent au ciel. Il n’y aurait pas de psaumes, pas de chapelets, ni de prières réconfortantes pour apaiser nos grands malades dans le profond de leurs douleurs abandonnes sur leurs lits. Il n’y aurait pas de croix sur les tombes dans les cimetières.
Il n’y aurait pas d’école catholique ou protestante, ou de catéchistes ou de laïcs dans les régions très reculées et villageoises, qui enseigneraient bénévolement. Il n’y aurait que des écoles publiques que nous décrions tant ou des écoles privées gérées a la guise des fondateurs ou pas d’école du tout. Il n’y aurait pas Don Bosco et les enseignements pratiques aux millions de jeunes qui se sont formes dans les centres Don Bosco de par le monde. Il n’y aurait pas Dominique Savio ni les millions d’enfants qui se forment dans les écoles Savio de par le monde, suivant la méthode de cet exemple. Il n’y aurait pas De La Salle ni les millions d’enfants formes dans les centres d’apprentissage. Il n’y aurait pas Libermann, ni les millions d’enfants formes dans ces centres.
Il n’y aurait pas le Pape Jean Paul II et peut être pas la chute du Mur de Berlin, pour laquelle il a grandement œuvré, à l’insu du commun des mortels; il n’y aurait pas le plus grand rassemblement de jeunes du monde autour de l’amour et de la charité, les JMJ. Il n’y aurait pas le Pape Francois, un modèle d’humanité et d’inspiration pour tant de personnes dans le monde, une voix qui bouscule les lignes et qui influe sur les puissances du monde aujourd’hui au plus haut sommet. Il n’y aurait pas d’autorité assez imposante pour représenter aux yeux du monde, l’incarnation humaine de celui qui serait le Fils du Créateur de l’univers pour les catholiques, quelqu’un qui accepterait de porter le fardeau de la foi chrétienne et de tenir devant Dieu la parole pour tous ceux qui ont la foi chrétienne, puisqu’il en faut bien un. IL n’y aurait pas l’empereur Constantin et sa conversion miraculeuse, qui a façonné les deux précédents millénaires, tels que nous les connaissons. Il n’y aurait pas les sacrifices de Saint Pierre, Saint Paul, et tous les martyres dont le sang inspire de nombreux chrétiens et martyres qui sont encore persécutés aujourd’hui. Il n’y aurait pas les expériences mystiques des grandes âmes qui ont connu la persécution dans leur chair et servent de modèles aux cas désespérés de réelles persécutions et possessions démoniaques.
Il n’y aurait pas d’espoir dans le fond de la souffrance, pas de modèle de souffrance pouvant servir de souffre-douleur quand on est au fond du trou, juste du désespoir. Il n’y aurait pas de sublime message d’espoir rapprochant Dieu de nous, de chacun. Pas d’histoire sublime passée dans la zone la plus turbulente du monde, désertique et aride, pas d’histoire qui sublimerait les peurs devant les plus grandes difficultés. Sans la croix, que ferais-je au fond d’une prison abandonne par ma femme, mes enfants, ma famille? Sans la croix, que ferais-je au fond de ma salle de torture condamne à tort par mes bourreaux qui voient en moi un ennemi plutôt qu’un être humain? Sans la croix que ferais-je quand la maladie m’aura ramené de l’état d’homme surpuissant, brillant, riche à l’état de légume ruiné couché sur un lit à cause d’un accident malencontreux?
Rien.
Rien de tout cela.
As-tu pu entrevoir a quoi ressemblerait le monde autour de toi sans la croix que tant renient? Il est facile de crier sur tous les toits qu’il est vain de croire, qu’il est idiot et antinationaliste, anti-africain de croire en un palestinien cloue sur du bois moins cher dans un pays désertique il y’a deux mille ans. Surtout en 2016 ou chacun peut se faire son idée. Il est facile d’accuser les évangélistes des premières d’esclavagisme à la solde des empereurs européens, tout en niant la multitude des chrétiens qui ont lutté aux USA, en Europe et dans le monde pour mettre fin à la colonisation et a l’esclavage. Il est facile de critiquer le mariage chrétien en oubliant que le mariage civil lui-même découle en fait du mariage religieux chrétien, première institution qui donne la liberté de choix sans contraintes.
Au-delà des œufs, la fête de Paques nous demande de commémorer le jour (Vendredi Saint) ou la mort l’a emporté sur la vie, le jour ou l’espoir disparut de la Terre, pour mieux vivre la nuit de Paques, nuit ou la lumière de la vie jaillit des ténèbres, et avec cette lumière, la foi que plus jamais il n’y aurait de désespoir, de souffrance sans espoir, de perdition. Nous sommes heureux de vivre ces temps-ci, qui bien qu’ils paraissent si sombres, sont en fait pleins d’espoir.
Replaçons la croix à sa place avec tous ses acquis. Acceptons la telle quelle. Elle est un petit signe souvent galvaude, mais qui en 2016 vaut encore la crucifixion en Syrie ou en Indonésie aux chrétiens qui la portent. La croix est notre espoir, bien plus est notre vie, notre espérance plein de ténèbres. La croix est la base de peut-être la moitie sinon 80% du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Nous lui devons honnêtement bien plus que nous ne voulions l’accepter.
Je te souhaite de redécouvrir la force de la croix en cette fête de Paques 2016. Bonne fête.